»Ces femmes qui ont marqué Paris…. » carte blanche à Charlotte de Charentenay

Présentation

Charlotte de Charentenay est une femme de Culture. Celle de la campagne, où elle a grandi. Celle des lettres, de l’histoire et des arts, longuement étudiés. Celles des pays étrangers où elle a vécu. Culture comprise comme ce qui ouvre, épanouit, et appelle à être transmis. Devenue parisienne, elle explore les richesses d’une ville familière et inconnue à la fois, « qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre ». La Maison Tamboite Paris lui a donné carte blanche pour vous accompagner à la découverte de Paris….. au féminin.

Paris, des femmes et des lieux

Parcourir Paris… à la rencontre de femmes dont la mémoire habite les lieux. Fortes ou fragiles, respectables ou scandaleuses, parisiennes de naissance, venues de province ou de l’autre bout du monde, ces figures se font les jalons, dans le temps et dans l’espace, d’une déambulation au féminin…

Sainte Geneviève, la protectrice

451 : l’Occident vacille sous la menace des invasions barbares et les Huns sont aux portes de Paris. Le nom d’Attila, que sa renommée précède, suscite un effroi sans pareil, mais au milieu du tumulte, une femme reste sereine et confiante. Figure de courage et de fermeté dans la foi, Geneviève exhorte la population de Paris, en particulier les femmes, à ne céder à aucune panique. Et Attila ne mettra pas pied dans la capitale.

Elle est à Paris ce que Jeanne d’Arc sera plus tard à la France : une figure tutélaire, une protectrice devenue sainte, dont l’imposante silhouette sculptée par Paul Landowsky veille sur le cours de la Seine au Pont de la Tournelle.

 

L’église voulue par Louis XV pour honorer Geneviève est devenue Panthéon avant même d’être consacrée, mais la colline au sommet de laquelle elle est construite prend le nom de la sainte pour devenir notre « montagne Sainte Geneviève ». De son sommet, le regard embrasse le quartier latin et bien au-delà.

Juliette Récamier, la Merveilleuse

1794 : Paris entre dans une nouvelle phase de la Révolution française.

Robespierre guillotiné, la Terreur fait place au Directoire et la capitale voit émerger une poignée de jeunes gens décidés à tourner la page et à jouir de la vie en goûtant à tous les plaisirs. Aux Incroyables, jeunes hommes à la garde-robe excentrique et à l’accent emprunté sont associées les Merveilleuses, jeunes femmes aux esprits et aux mœurs libres.

Juliette Récamier a tout juste 15 ans, et elle devient l’une des figures féminines les plus en vue de la capitale. Son esprit et la grâce à laquelle le divin portrait de Gérard rend hommage, lui assurent une place de choix dans la vie mondaine de la capitale.

Son hôtel particulier situé rue de la Chaussée d’Antin (alors rue du Mont-Blanc) accueille tout ce que Paris compte de beaux esprits. La jeune femme y reçoit dans un intérieur décoré et meublé au goût du jour, c’est-à-dire à l’antique et c’est aussi à l’antique qu’elle s’habille, portant la robe à la grecque, souple et faite d’un tissu de gaze léger.

Il en va du corps comme de l’esprit : rien n’entrave plus le mouvement.

La Castiglione, l’influenceuse.

Italienne d’origine, établie à Paris dans la 2ème moitié du 19ème siècle, Virginia de Castiglione affirme sans hésiter être « la plus belle femme de son siècle ». Cet atout lui vaut de gagner le cœur de l’empereur Napoléon III dont elle devient rapidement la maîtresse. Installée place Vendôme, elle occupe une place centrale dans la vie mondaine parisienne et passe pour une espionne ayant œuvré à l’unité italienne à la demande de Cavour, autant qu’au service de la France lorsque Thiers use de son influence auprès de Bismarck.

Mais La Castiglione est aussi et avant tout une artiste. Sous l’objectif de son fidèle ami photographe Pierre-Louis Pierson, elle pose pour plus de 450 portraits qui ne seront découverts qu’après sa mort. 

En robe de bal ou en héroïne antique, en paysanne ou en courtisane, elle se met en scène dans une série d’autoportraits photographiques qui annoncent de manière étonnamment avant-gardiste les pratiques aujourd’hui répandues sur nos réseaux sociaux, ou l’art de se mettre en scène…

Colette, femme libre

Marquée par sa Bourgogne natale, dont elle a toujours gardé l’accent, c’est pourtant à Paris et à son Palais Royal qu’on associe volontiers la figure de Colette. Voisine et complice de Jean Cocteau, elle y vit ses dernières années à bord du « radeau », nom dont elle affuble le lit qu’elle ne peut plus quitter. Elle ouvre alors la fenêtre qui donne sur le jardin, et puise dans les cimes des tilleuls, la silhouette du bâtiment et le rire des enfants l’inspiration littéraire qui lui donne de ne jamais cesser d’écrire.

C’est le souci d’affirmer, en tout, sa liberté qui guide Colette. Tour à tour mime, danseuse, comédienne, journaliste, écrivain… mariée, divorcée, elle vit des aventures féminines qui lui valent d’être récriée, avant d’être récompensée comme femme de lettre, par la légion d’honneur.

« Je veux faire ce que je veux » assène-t-elle, et cette vie librement menée est sa principale source d’inspiration et notre principale source d’admiration.

Kiki de Montparnasse, l’égérie

Rarement figure féminine n’a à ce point incarné une époque et un quartier de Paris.

L’époque : celle des années folles, années d’après-guerre où l’on tente d’oublier l’horreur des tranchées en s’étourdissant dans une vie de plaisirs et de fêtes.

L’endroit : le quartier qui se déploie autour du carrefour Vavin devenu « nombril du monde » selon l’expression d’Henry Miller.

Là convergent les écrivains américains de la Lost Generation et les artistes venus d’Europe et d’ailleurs pour former l’Ecole de Paris. Modigliani, Soutine, Man Ray, Foujita louent les services de modèles parmi lesquels se distingue la jeune Alice Prin rebaptisée Kiki. « Reine de Montparnasse », Kiki pose, danse, chante, et elle peint elle aussi. « Fleur du pavé parisien », elle fréquente assidûment les établissements du quartier : la Rotonde, le Dôme, la Coupole, la Closerie des Lilas… avant de se faner, laissant d’elle d’inoubliables portraits, à l’image du Violon d’Ingres de Man Ray, dont elle fut la muse.

Helena Rubinstein, l’entrepreneuse

Née en Pologne, passée par Vienne, Melbourne puis Londres, c’est Paris que cette femme énergique élit comme ville chère à son cœur.

A la tête d’un empire de la cosmétique fondé par elle et déjà florissant, elle s’établit d’abord rue du faubourg Saint-Honoré où elle ouvre un premier salon, avant de gagner Montparnasse où elle fait construire un immeuble art déco dont elle habite les derniers étages et qui accueille aussi un cinéma et des ateliers où travaillent les amis artistes dont elle est devenue mécène.

Mais c’est quai de Béthune, sur l’île Saint-Louis, qu’Helena Rubinstein établit sa dernière demeure parisienne.

Vivant alors entre Paris et New York, elle confesse que cet immeuble quai de Béthune est l’endroit où elle se sent vraiment chez elle. De la terrasse où elle convie tout ce que la capitale compte de personnalités dans les années 50, on admire le chevet de Notre-Dame, autre élégante parisienne.

« Le féminin est une des clés par lesquelles Paris se laisse découvrir, mais les entrées sont multiples…

Que vous soyez une maison, une entreprise ou une association, au sein de laquelle l’art et la culture sont perçus comme des centres d’intérêt, des sources de création ou d’inspiration, Charlotte s’attache à puiser aux sources de l’inépuisable richesse du patrimoine parisien ce qui peut mettre en valeur une création, une adresse, ou nourrir une réflexion. Déclinés sous formes de visites ou de conférences, ces contenus sont autant d’occasions offertes d’apprendre, de réfléchir et de contempler. »

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