Marcel : L’épure dynamique

Dans la collection Maison Tamboite, Marcel est le modèle de vélo le plus essentiel. Avec une ligne on ne peut plus pure, et des équipements particulièrement frugaux, il porte pourtant la promesse d’un fort dynamisme. Explications d’un paradoxe.

Une sculpture. Des formes simples et pures. Et des surfaces polies.

Au début du 20è siècle, François Pompon ouvrait une nouvelle page de l’histoire de la sculpture en bronze. Par son épure cet art gagnait en modernité ce que certains lui reprochèrent de perdre en détails. Et pourtant, quelle vérité, quelle puissance ! La forme se retrouvait encore plus nettement dessinée et le mouvement plus directement perceptible. Sa panthère en est un superbe exemple. Elle semble tranquille, n’extériorise aucun signe d’agressivité et exprime pourtant une masse d’énergie prête à bondir. Le modèle Marcel de Maison Tamboite relève d’un paradoxe comparable. Il est l’épure du vélo, concentré en sa plus simple expression. Il évoque directement la vitesse, pure.

Tout semble si simple chez Pompon, l’horizontalité du tronc de la panthère, vouée à glisser dans l’espace, la combinaison géométrique de ses pattes qui assure sa stabilité et prédispose à la prise d’élan, son front prêt à fendre l’air, jusqu’à ses oreilles, tendues vers l’arrière et prêtes pour la course. Elle est statue et pourtant elle est l’image même du dynamisme.

Marcel est de cette veine. Il se concentre dans quelques éléments géométriques élémentaires. Elémentaires mais fondamentaux. Deux triangles et trois cercles. Le cadre, les deux roues et le cercle du pédalier. Il est une abstraction mécanique, une création graphique, l’essence de l’essence du dynamisme vélocipédique.

Bien sûr, comme Marcel est destiné à être apprivoisé par son cavalier ou par sa cavalière, il offre en plus les points d’appui pour l’accueillir : selle, potence et cintre. Mais l’inclinaison du tube diagonal et des haubans dit son penchant à filer vers l’avant. Marcel tient pour beaucoup de ses origines, le vélo minimaliste qu’enfourchait Maurice Tamboite pour batailler sur les pistes en bois des vélodromes, au début du siècle dernier.

Dans une relecture contemporaine et domestiquée, il a troqué le pignon fixe d’origine pour un choix de transmissions modernes et beaucoup moins rustiques. Il a aussi, et heureusement, été équipé de freins, avant et arrière, pour pouvoir s’arrêter aussi rapidement qu’il peut circuler. Car effectivement, tant dans le travail des tubes que de sa géométrie, ramassée, compacte, avec un angle de fourche redressé, tout chez lui promet la vivacité.

Et puis Marcel intègre à part égale les autres gènes fondateurs des vélos Tamboite : le raffinement de la réalisation, la délicatesse des teintes, le mariage habile des matières.

L’acier du cadre, qui pour chaque réalisation est taillé sur-mesure, apporte sa fermeté et sa tolérance, combinant efficacité au pédalage, confort de l’absorption des vibrations, et élégance de la finesse d’ensemble.

Les raccords sont chromés, et toutes les autres pièces métalliques brillent de cet éclat que leur apporte le long travail de polissage. Le cuir de la selle et du gainage qui habille les câbles et le guidon apporte sa noblesse et la sensualité de son toucher.

Les jantes en bois couronnent cette œuvre pleine de distinction. Chaleureuses, vernies à la teinte choisie par le client, elles prodiguent une source de confort supplémentaire en plus de leur surprenant rendement. L’infime flexion verticale est une bénédiction pour préserver le dos des aspérités de la chaussée.

A l’arrêt, parfaitement tranquille, Marcel porte des promesses d’évasion à vive allure. Sa ligne pure en fait une sculpture. Un objet de salon ? Pourquoi pas. Il en a l’élégance.

Mais il suffit de quelques tours de roue pour mesurer que son élégance suprême est bien celle du dynamisme.

PRIX ET DESCRIPTIF

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