Dédié à un usage urbain, Henri est une relecture contemporaine du porteur parisien, un vélo de ville qui conjugue élégance et assistance électrique, mieux que tout autre.
Il est des affaires que l’on ne se résout jamais à quitter. Encore et encore, inlassablement, on y revient, parce qu’avec elles on se sent bien, toujours à l’aise, toujours juste, tout simplement.
Le jean qui, avec le temps, s’est plié à notre morphologie et affiche les marbrures de son usage. Les chaussures préférées, pourquoi pas sur-mesure, qui ont gagné avec les séances successives de cirage cette patine, qui ajoute de la profondeur à leur ligne. La petite robe noire qui redessine la silhouette d’un coup de pinceau et dit à la fois l’élégance et la simplicité. Autant de fétiches qui apportent leur confort et leur quiétude. On le comprend à demi-mot, l’addiction à ces objets est autant affaire d’ajustement physique (cela nous va comme un gant), de style impérissable (ils nous correspondent en toute occasion) que de relation affective, nouée et enrichie au fil d’une longue histoire partagée.
Henri est de cette lignée. Modèle distingué de vélo de ville, le premier de chez Maison Tamboite, et donc sur-mesure comme toutes les productions de la maison, il porte dans ses gênes la richesse du temps long. Il nous renvoie au premier âge d’or de Maison Tamboite, le milieu du 20è siècle, quand le patron, Henri Leynaud, personnage à la fois tranquille et avenant, accueillait dans sa boutique les vedettes du tout Paris désireuses de passer commande d’une bicyclette taillée à leur mesure. Elles venaient y chercher, déjà, la compagne durable de nombreuses balades, nourries du confort incomparable du sur-mesure et, peut-être aussi, la distinction légère d’une « décapotable sans moteur ». Leur démarche, choix mûri et engagement impliquant, s’inscrivait au cœur d’une époque qui savait la valeur des objets faits pour durer, quand on les entretenait plutôt que d’en changer.
Le modèle Henri, né en 2015, est une relecture contemporaine du porteur parisien sur lequel Henri Leynaud se déplaçait avec assurance. De cet incontournable du vélo urbain, il reprend les attributs caractéristiques qui font son alchimie particulière : un cadre droit, un plateau posé sur la roue avant et une position relevée. Le cadre, sous la finesse de ses tubes en acier moderne et la délicatesse de ses raccords chromés, offre la rigidité nécessaire pour assurer l’efficacité mécanique et le port d’une charge sur le plateau sans ployer. L’idée n’est évidemment plus de jouer les transporteurs (le bois vernis et les chromes du plateau du Henri relèvent d’ailleurs plus de l’accastillage nautique que de la palette de déchargement) mais d’offrir la liberté de porter ce que bon nous semble, ou pas, en toute quiétude. Le sac, le cartable, le colis posé sur le plateau demeurent sous la coupe de notre regard. Le poids n’affecte pas la direction car les mains naturellement posées de part et d’autre du guidon maintiennent facilement le vélo dans son équilibre.
Henri est un vélo du quotidien, urbain dans tous les sens du terme, pour se rendre au bureau, aller à la salle de gym, faire des courses… et faire de chacun de ces moments une parenthèse d’agrément.
On en vient vite d’ailleurs à ne plus chercher de prétexte, et à choisir de rouler pour le seul plaisir de se balader, sans rien glisser sur le plateau, jusque sur les petites routes de campagne. Henri répond toujours présent. Il est le compagnon de déplacement de toutes les occasions.
Cela ne tient pas qu’à sa praticité. Il y a aussi l’aisance et la prestance que procure la position d’un buste droit, pas si éloignée d’une station debout, bien en place sur les deux jambes, et le confort d’une géométrie sur-mesure.
Impeccablement posés sur un Henri sur-mesure, on circule à vélo presque comme l’on marche, sans y réfléchir, sans lutter avec la machine.
Sans tensions le regard porte, et cette aisance fait l’élégance.
Toujours réalisé sur commande, un Henri est, pour son propriétaire, une sorte d’alter-ego fait vélo, parfaitement taillé selon ses mensurations… et configuré selon ses préférences, esthétiques et d’équipements.
Choix de la couleur, subtile, choix de la nature du cuir qui habille le cintre et les câbles, choix de la teinte des patines et des vernis, chacun s’exprime jusque dans la sélection d’un mode de transmission à la mesure de sa pratique. Ce peut-être le mode à changement de vitesses automatique, qui se rapproche le plus du monovitesse d’antan. Ce peut-être le système à 11 vitesses, pour anticiper quelques escapades sur des pentes à fort pourcentage. Ce peut être aussi le système d’assistance électrique hybride rechargeable, dont la discrétion visuelle fait écho au poids contenu (tout tient dans le moyeu arrière chromé, le moteur comme la batterie). Il permet à Henri d’être un vélo de ville électrique pour le poids habituel d’un vélo de ville sans assistance.
On le perçoit d’abord comme un magnifique objet, intemporel et raffiné, et que l’on prend plaisir à admirer. Mais c’est avant tout à l’usage qu’il donne toute la mesure de sa distinction, lorsqu’il roule en symbiose avec son propriétaire et prouve qu’il est avant tout un formidable passeport pour la liberté. Celle de circuler en toutes circonstances dans le respect des autres, et dans le respect de soi-même, en toute élégance.
